DES VERTES ET DES PAS MURES
... Bien qu'on ait l'esprit ailleurs, il y a des infos diffusées en boucle qui sont là pour permettre de
garder un pied dans la comédie humaine qui se joue dans l'enceinte politique. Pardonnez -moi, je vais encore parler des nomades. C'est que j'en ai vu défiler des roulottes dans mon
enfance, j'en ai vu des aiguiseurs de couteaux, des joueurs de guitare et des acheteurs de peaux de lapins. J'en ai vécu des fêtes foraines où ils faisaient tourner les manèges et les coeurs.
A sept ans, mon premier amour nimbé du mystère de l'errance, me refilait en douce des billets gratuits pour les autos-tamponneuses. Un jour de grand courage, il a même glissé au
milieu un petit papier un peu huileux sur lequel il avait écrit : " Je taime à
la follie " Les deux " l "n'étant là que pour confirmer la force de son amour.
Ces gens venus de l' Inde il y a des siècles, font partie de mon imaginaire. Certains ont pris racine, d'autres pas. J'ai fini par ne plus pouvoir me passer d'eux, même si je
trouve que les roulottes étaient plus séduisantes que les caravanes. Alors pas touche. Cette semaine, j'étais dans un petit village perdu dont je tairai le nom (et pour cause, dès
fois que...). Il y avait un grand champ en jachère où trois chevaux paîssaient tranquillement une belle herbe bien verte. A côté et veillant sur eux, une caravane avec quelques personnes vaquant
à leurs occupations. Ils sont là depuis des mois. Personne ne s'en plaint. Ils font un signe de la main quand on passe, nous de même. S'il avait eu le temps, David aurait bien fait une
pétanque avec eux et moi je me serais fait lire mon avenir dans le marc de café même sans trop y croire.
. Martine, comme disait hier Fabrice Lucchini sur France Inter, a enfin réagi après un mois de
réflexion profonde au sujet du renvoi des roms ! Il était temps quand on sait l'attention que le parti socialiste leur porte et la façon dont les maires socialistes ( pas tous)
gèrent les conditions d'hygiène et de confort de leur campement ou les virent manu militari.
Enfin pour en revenir à Martine, après un mois à remâcher sa honte, elle a parlé. Sinon, on aurait fini par croire
qu'elle approuvait. Ce n'est pas le cas. Elle a déclaré avec des
vibrations dans la voix : " Oui, Mr le Président, les roms sont des êtres humains ! "
Sic !
Elle n'est pas la seule à avoir attendu que les autres se déclarent avant de se prononcer. C'est ainsi que le bon docteur Kouchner a fait part de ses états d'âme et
de son malaise depuis un mois et nous l'a joué : " To leave or not to leave ' " mais est resté quand même au gouvernement. Dès fois qu'on aurait besoin de lui pour ne pas aller plus
loin dans les mesures sécuritaires.
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