LA MAISON DE BERNARDA ALBA

Publié le par kéline

"  "Tu entends le silence ? Eh bien, dans chacune de ces chambres il y a une tempête ".

Poncia, la servante

 


.Ce drame en 3 actes de Federico Garcia Lorca était présenté hier soir à Vaires-sur-Marne par les Dits de Vergnes.

" Dans un village espagnol des années trente, la vie de cinq sœurs, toutes en âge de se marier, est bouleversée par le décès de leur père. Leur mère, Bernarda Alba, leur impose un deuil particulier : pendant huit ans elles ne pourront pas sortir de la maison « Les portes et les fenêtres seront murées. » La maison devient un tombeau pour ces femmes qui voient, impuissantes, leur jeunesse leur échapper. Seule l'aînée, Angustias pourra quitter sa famille grâce à son mariage arrangé avec Pepe el Romano, le plus beau garçon des environs. Or la cadette nourrit une passion secrète, et semble-t-il partagée, pour cet homme..."

    Les hommes sont absents de ce huis clos familial  mais au centre de toutes les conversations. Bernarda, la mère, défend une loi imposée par eux et par le pouvoir religieux, alors que la grand-mère folledingue, déguisée en mariée au milieu de toutes  les longues robes noires de ses petites filles  ne voudrait plus voir les voir se détruire.

 

Soixante-dix ans ont passé ou presque. Un laps de temps bien court dans l'histoire de l'humanité.  En Europe, la condition féminine a évolué à pas de géant depuis que Federico Garcia Lorca a écrit sa pièce, mais la rapidité avec laquelle cette évolution  s'est imposée doit nous rappeler sans cesse qu'elle reste fragile et mérite d'être protégée.  Les risques de retomber dans les errements du passé sont d'autant plus grands à l'heure actuelle, qu'une population venue d'ailleurs n'a pas subi la même évolution et s'accroche à ses traditions inégalitaires. Traditions défendues parfois même par des femmes européennes, celles qui devraient pourtant être les gardiennes de nos désirs enfin libérés.  Réactionnaires, elles sont  restées au fond d'elles-mêmes asservies par des traditions d'un autre âge. Démagogues, elles cèdent à des revendications non justifiées et défendent des coutumes liberticides pour les femmes. ( Je pense par exemple au créneau de non mixité dans les piscines avec du personnel uniquement féminin.à Lille.)
Ne nous y trompons pas  :  le poids des traditions est transmis par des hommes qui croient, à tort, en être les bénéficiaires, mais véhiculé par les femmes autrefois et maintenant.
C'est Bernarda, tyrannique et castratrice qui impose à ses filles d'être enterrées vivantes au nom du sacro- saint regard jugeant de la communauté villageoise. Elle seule les contraint à cette prison où,  pendant ses moments d' absence, elles laissent entrevoir la place du désir, de l’amour, de la haine et de la violence dans leurs sentiments. Leur révolte souterraine ne pourra malheureusement que se retourner contre elles et dramatiquement contre la plus vivante d'entre elles. Aujourd'hui ?  Ce sont  les femmes d'origine africaine qui font exciser leur fille  pendant qu'une femme tient le couteau non stérilisé. Ce sont d'autres femmes qui  voilent la leur à la sortie de l'école pour lui apprendre la soumission et l'interdiction du désir.

 

  (extrait d'une vidéo de  l'Académie Oscar SISTO)

Publié dans CULTURE

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<br /> <br /> J'aime beaucoup FGL. J'apprenais des poèmes, en cours d'espagnol ...<br /> <br /> <br /> Bon dimanche.<br /> Amitié et bisoux +++<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> salut<br /> <br /> <br /> je te souhaite un bon dimanche ensoleillé<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Je te souhaite un bon dimanche Kéline, j'espère que tu pourras profiter du soleil prévu ces deux prochains jours. A bientôt<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br />   <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je te souhaite un agréable weekend----------<br /> <br /> <br /> Profite bien du soleil-----------<br /> <br /> <br /> Gros bisous------------<br /> <br /> <br /> *<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> interressant cette pièce! un clin d'oeil à cette mère castatrice;  qui en existe un peu partout dans chaque pays, pour différentes causes aussi, mais qui font de leurs enfants leurs choses,<br /> voir des adultes très perturbés à l'avenir, car oui tout passe par la mère, les bonnes choses ou la perversion.<br /> <br /> <br /> J'ai toujours eut l'idée, même s'il elle ne conviennent pas à toutes les mères, de séparer l'enfant du giron dés ces 10 dans des bons pensionnats afin que l'enfant se construisent aussi<br /> avec ses propres armes et se sociabilise , ainsi il deviendrait à sa façon autonome dans ses idées<br /> <br /> <br /> <br />
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