SI ON CHANTAIT
L'autre jour, une petite fille que j'aide le soir et dont les parents, réfugiés politiques, sont venus en France pour s’intégrer, avait les chansons du trimestre à reviser. On ne parle pas
français à la maison et son niveau reste moyen bien qu'elle soit très motivée et vive d'esprit. Elle est scolarisée dans une école où une forte proportion d’enfants sont dans la même
situation.
Nous avons de vieilles ou de plus récentes chansons françaises pour l’enthousiasmer, lui apprendre quelques expressions nouvelles, l'habituer aux sonorités d'une langue qui n'est pas sa
langue maternelle ...
Mais la plupart des chansons de son répertoire étaient...difficiles à comprendre. Et pour cause, essayez vous verrez. J'en ai fait un diapo. Conséquence directe elle s’en fichait, alors que l'année dernière elle adorait chanter les chansons apprises à l'école et les chantait de tout coeur.
Mais la plupart des chansons de son répertoire étaient...difficiles à comprendre. Et pour cause, essayez vous verrez. J'en ai fait un diapo. Conséquence directe elle s’en fichait, alors que l'année dernière elle adorait chanter les chansons apprises à l'école et les chantait de tout coeur.
Aucune, malgré tout, ne venait de son pays ...D’ailleurs les chansons, les danses de son pays, elle les apprend à la maison où elles prennent tout leur sens.
Il y en avait une, bien de chez nous : ‘ A la claire fontaine ", une chanson qui parle d'amour ! mais ‘ LE REFRAIN AVAIT CHANGE ! Il s'était embelli,- besoin était-il ?- et il avait
un accent plus exotique. Comment vivre en effet sans découvrir quelques fragments de créole ? Par contre, même si l'Ile de France, est-il besoin de le rappeler, est terre d'immigration tout
autant pour les provinces métropolitaines que pour les Antilles, son répertoire ne comprenait pas de chansons occitanes, auvergnates ou ch'ti.
Il y avait aussi une très belle chanson, le chant des cotonniers. Elle rappelait que la France était un ancien pays esclavagiste. Mea culpa, repentons- nous pour tous les négriers
nantais et leurs complices d'un autre continent.
Pauvre famille qui a choisi par nécessité de vivre au pays des droits de l'homme, impossible qu'il était de vivre librement dans le sien. Parlons, avant même de connaître l'histoire de France, parlons de l'esclavage, même si la France fut pourtant le deuxième pays après le Danemark à le supprimer. Parlons de cet esclavage sans dire qu'il subsiste encore dans certains pays. Mais chut ne disons pas où, c'est discriminatoire !
Proposer un tel projet à des enfants dont les parents maîtrisent bien la langue, dans certains quartiers de Paris par exemple ou dans des banlieues chics, certes. Ils ont
à la maison un apport culturel qui leur permettra de découvrir ces chansons avec ravissement et de jouer avec de nouveaux sons inconnus. Mais pourquoi le proposer à des enfants, déjà
bilingues par nature, qui doivent s'accrocher pour atteindre le niveau des premiers ?
Pauvre famille qui a choisi par nécessité de vivre au pays des droits de l'homme, impossible qu'il était de vivre librement dans le sien. Parlons, avant même de connaître l'histoire de France, parlons de l'esclavage, même si la France fut pourtant le deuxième pays après le Danemark à le supprimer. Parlons de cet esclavage sans dire qu'il subsiste encore dans certains pays. Mais chut ne disons pas où, c'est discriminatoire !