IL Y A DES JOURS SANS...
...des jours où on ferait mieux de rester au lit toute la journée. Depuis mon retour de vacances, je traînais une laryngite détestable qui me cassait la voix et gâchait mes nuits. Il aurait fallu que je dorme comme les rois et les courtisans. Il parait qu'ils mangeaient si copieusement qu'ils dormaient assis pour ne pas s'étouffer. Dormir assise, j'ai essayé mais je n'aspirais alors qu'à une chose, m'allonger. Allongée, les quintes de toux reprenaient de plus belle, si bien que je me suis décidée à aller consulter il y a trois jours. Ma toux a commencé à s'apaiser mais en revanche les médicament ajoutés aux nuits blanches, me donnent un air perpétuellement hébété et une rapidité d'esprit limite débilité profonde même si cette vilaine toux a enfin trouvé un adversaire à sa taille.
Hier matin, au moment de payer à la caisse de super U, j'ouvre mon porte-carte et... C'est bien le même porte-carte, l'emplacement de ma carte bleue visa est bien au même endroit mais vide et non je ne l'ai pas rangée ailleurs. Ma tension monte d'un cran quand, dans un ultime éclair de lucidité, je réalise clairement que bye bye ma carte bleue, la traîtresse, a profité de mon état semi-comateux pour prendre la clé des champs mais qu'il faut bien malgré tout payer mes achats ! Je me précipite nerveusement sur mon porte-monnaie pour voir si j'ai un peu d'argent liquide. Quelques facturettes y traînent et s'égarent sur le sol, mais une chance, je peux payer.
Arrivée à la maison, je fais sans trop y croire un dernier petit tour d'inspection. Il devient impératif de téléphoner au centre des cartes bleues pour signaler la perte. Chose faite, j'essaie de me rappeler de l'endroit où je l'ai utilisée la dernière fois. Mais oui, avant-hier ! Dernier achat chez Jeff de Bruges ! Je savais bien que ma gourmandise me perdrait un jour ou l'autre, j'ai vu " Seven " . Mais si je l'ai laissée dans ce magasin, peut- être l'a- t- on retrouvée par terre ou près de la caisse ? Il ne reste plus qu'à m'en assurer. Je téléphone. Charmante vendeuse me répond mais oui on l'a bien retrouvée et portée à l'accueil du Centre. A l'évidence j'aurais dû commencer dans cet ordre au lieu de déclarer sa disparition avant mais comme je vous le disais, ces fichus médicaments m'ont mis la tête à l'envers.
Et hop, je file la récupérer puisque, parait-il, il ne faut pas laisser traîner dans la nature les cartes bleues même si elles sont devenues inutilisables, je passe ensuite à la banque pour signaler sa fausse disparition et en commander une autre.
De retour à la maison, il ne me reste plus qu'à la détruire. Je prends des ciseaux, m'apprête à m'en servir. Je l'examine car après avoir vidé, chamboulé et replacé mes cartes, une bévue de plus serait mal venue. Je m'aperçois alors que c'est la carte de Carrefour, celle qui ressemble comme une soeur jumelle à la carte bleue, que j'ai dans les mains !
Quand je vous disais qu'il y a des jours sans...