MORT POUR L' AFGHANISTAN DE HAMID KARZAI
" Hervé Guinaud, caporal-chef de 42 ans, tué samedi lors d'une opération dans le sud de la Kapisa, avait le profil d'un soldat de type méconnu et il est le 53e français mort en Afghanistan. "
Lapidaire communiqué de Presse qui nous indique que cette guerre honteuse, qui
aurait déjà tué près de 3000 civils et qui continue à tuer trois enfants par jour pour sauver la
démocratie afghane continue. On aurait tendance à l'oublier et à se demander ce que font nos militaires dans ce pays lointain qui ne nous a jamais agressé. Vous savez bien, ce pays
où il y a deux otages français dont les médias nous entretiennent tous les jours ? S'ils se préoccupent à juste titre de leurs deux confrères otages, le nombre des civils ou
militaires tués leur importerait-il moins ?
Jamais guerre pourtant n'aura été aussi absurde, même si elles le sont toutes, et jamais guerre n'aura eu si peu d'opposants dans notre pays.
Depuis notre engagement progressif en Afghanistan à partir de 2001 pour le maintien de la paix et la
stabilisation du pays mené par l'OTAN sous mandat des Nations Unis, qu'a-t-on réussi à prouver ?
Il parait que la présence française a conduit à des améliorations dans la vie quotidienne
de la population. Le nombre d'enfants scolarisés aurait augmenté, l'accès aux soins serait facilité, la mortalité infantile aurait régressé, le réseau routier se serait
développé.
MAIS
Ben Laden court toujours si ce n'est pas un mythe et les talibans sont loin d'être vaincus. Leurs partisans se multiplient et exportent le terrorisme et le fanatisme religieux
vers d'autres continents.
Quelle démocratie avons-nous sauver ? Où résonnent les voix des démocrates afghans ?
Le régime corrumpu de Hamid Karzai perdure en dépit d’un bilan
désastreux d' incompétence, de corruption, d'autorité limitée à la capitale, d'extension du trafic de drogue. Hamid Karzaï réélu a accusé la communauté internationale d'avoir organisé
les fraudes massives lors de sa réélection en août 2009 alors que justement, la communauté internationale s'était avouée vaincue et incapable de lutter contre les
fraudes.
La drogue reste la première production agricole du pays, un tiers de son économie repose sur le trafic d'opium et
sa production bat des records, alors que les richesses naturelles du pays ne sont pas exploitées.
Sur le plan social, les femmes sont toujours grillagées, comparables à des chiens muselés, et cantonnées à la
maison. Celles qui vont à l'école ( 18% d'entre elles) n'y restent en général pas plus de 4 ans. Lorsque Karzai, à la veille des élections de 2009 a voulu faire voter une loi préconisant le viol,
" il est de la responsabilité de l'épouse d'être prête à satisfaire sexuellement son mari et de ne pas quitter la maison sans autorisation, sauf en cas de besoin ou de
difficultés." une député afghane, Shukria Barikzai l'a approuvé. Par la suite il a amendé la loi qui désormais précise que la
femme peut refuser des relations conjugales "sur la base
d'excuses légitimes ou logiques ou avec la permission de son mari ".
Spectaculaire avancée ! La femme afghane est- elle complice volontaire de l'asservissement qu'on lui impose ? J'ai entendu Pascal Boniface au cours d'un débat
prétendre que les occidentaux se servent d'un faux prétexte, celui de la femme asservie et voilée, pour intervenir en Afghanistan et qu'elles -mêmes réclament la burka. A- t-il raison
lorsqu'il prétend que la femme afghane est d'accord pour se voiler la face ? Comment en être sûr ? Certes, un chien pour sortir ne refuse pas la laisse, mais ce sont bien les
femmes qui transmettent les traditions fussent-elles les plus arriérées. En
vérité la liberté ne pourra jamais être imposée par la force, elle se gagne.
Faute de leur faire une place dans la vie sociale, les hommes sombrent dans la pédophilie de groupe avec les garçons -jouets sacrifiés, pour cause de pauvreté, à leur perversion sexuelle et les autorités de Kaboul, elles-mêmes impliquées, ferment systématiquement les yeux devant cette exploitation
odieuse.
Ce n'est pas aux pays démocratiques d'imposer la démocratie en Afghanistan ! Ce sont aux afghans
de la choisir eux-mêmes et pour eux-mêmes. Nos ancêtres
l'ont gagnée lentement au cours des deux siècles derniers et elle est toujours, fort heureusement, perfectible.
Si un pays nous l'avait imposée par les armes nous n'aurions jamais pu la considérer comme acquise et ses ennemis auraient beau jeu de la remettre en cause par tous les moyens.
La démocratie vacillante et trébuchante d'Afghanistan a besoin d'hommes ( et de femmes ! ) intelligents, honnêtes, courageux et déterminés qui croient sincèrement aux vertus
démocratiques, au bienfait de la liberté, de l'égalité et qui oeuvrent pour semer ces idées dans l'esprit de leurs concitoyens. Ils n'ont pas besoin de l'intervention brutale d'occidentaux
voulant mettre en scène leurs forces d'intervention et se prenant pour les gendarmes du monde. En outre, pour ces derniers, l'Afghanistan n'est rien d'autre qu'un piège
mortel.