LA VIOLENCE PARENTALE
Elle entra dans le snack l'air excédé. Deux enfants la suivaient. Un garçon d'environ neuf ans et une petite fille de sept
ans. L'air contrit, coupable et malheureux, ils partageaient sa souffrance. Il a suffi que la petite fille émette le désir innocent de choisir une place pour que sa
mère la rabroue brutalement et lui en attribue une autre. La fillette l'accepta sans mot dire. Au cours du repas, les humiliations se sont succédées ...
J'étais assise à la table à côté et je souffrais pour eux, ne sachant comment intervenir mais bien décidée à le faire. A la première occasion, je la félicitais d'avoir des
enfants aussi évolués. Son visage s'éclaira. Un regard étranger, le mien, l'avait perçu : elle ne leur avait pas légué de pire, mais leur avait transmis de meilleur. Il suffit de si peu pour
reprendre confiance en soi, en eux.
La violence parentale est la pire de toute car elle est minimisée. On la confond souvent avec l'autorité familiale. On sait qu'elle existe, on en parle sans oser la cibler
puisque nous avons tous, un moment ou l'autre, été coupables de l'avoir utilisée. Aussi, détourne- t -on pudiquement les yeux quand on en est le témoin.
Et pourtant sauf cas pathologique, il suffit parfois de si peu de choses pour amener des parents déçus par la vie à retrouver ce qu'ils savent au fond d'eux-mêmes : Leurs
enfants ne sont pas des punching- balls mais ce qu'ils ont de plus cher au monde.
Ne l'oublions pas : Les enfants maltraités deviennent des adultes maltraitants ou des victimes consentantes !